Les grandes figures de l’attachement


klimt TIP149717-004-40790B98Konrad Lorenz est un biologiste et zoologiste autrichien titulaire du prix Nobel de physiologie ou
médecine. Lorenz a étudié les comportements des animaux sauvages et domestiques. Il a écrit des livres qui ont touché un large public tels que « Il parlait avec les mammifères », « Les oiseaux et les poissons » ou « L’Agression, une histoire naturelle du mal ».
Une empreinte (ou imprégnation) est en éthologie et en psychologie la mise en place, définitive, d’un lien entre un déclencheur extérieur et un comportement instinctif. Cette mise en place n’étant pas commandée par un déterminisme biologique très spécifique (comme un lien de parenté, une odeur) mais au contraire par des circonstances. Cette forme d’apprentissage s’oppose au dogme central du béhaviorisme classique que Konrad Lorenz critiqua ardemment ce dogme.

Par définition l’empreinte est la capacité d’acquisition rapide de façon permanente par un juvénile des caractéristiques d’une forme spécifique qui orientera les conduites ultérieures (lien affectif, choix du partenaire sexuel…). Konrad Lorenz décrit ce comportement dans les années trente par une suite d’expérimentations, notamment avec ses célèbres « oies de Lorenz ».


17_201301081104231dF3RHarry Harlow, né à Fairfield le 31 octobre 1905 et décédé le 6 décembre 1981 est un psychologue américain. Ses études cherchent à pousser les recherches entreprises par René Spitz qui avait montré les retards que peuvent provoquer des situations d’abandon sur les nourrissons. Dans un premier temps, il sépare des petits macaques de leurs mères à différentes périodes de leur développement, à la naissance, ou à partir de 3, 6, 12 et jusqu’à 24 mois, il les laisse en totale isolation et hors de tout contact avec leurs semblables. Bien que restant en parfaite santé physique à leur réinsertion auprès de leurs congénères ils sont généralement en état de choc émotionnel, caractérisé par des attitudes autistique, et un anéantissement de leurs interactions sociales (pas d’interaction, de jeu ni d’intérêt sexuel).

Il tenta ensuite de proposer des alternatives pour tenter d’isoler le facteur déclenchant de cette désocialisation. Le principe était de séparer les nouveau-nés de leurs mères et de les placer en présence de deux substituts maternels, l’un en grillage simple, mais fournissant du lait, l’autre recouvert d’un tissu et contenant une source de chaleur. Les petits préféraient se blottir contre le deuxième, quitte à s’étendre pour se nourrir sur le premier. Cette expérience s’est opposée à l’interprétation la plus courante de l’époque qui, sans renier le rôle du contact physique, donnait jusqu’alors une fonction primordiale à la fonction alimentaire. Outre leur portée scientifique, ces travaux visent à choquer l’opinion pour forcer la prise de conscience. Ces méthodes ont été condamnées par de nombreux défenseurs de la cause animale.


john-bowlbyJohn Bowlby, né le 26 février 1907 à Londres et mort le 2 septembre 1990 (à 83 ans) sur l’île de Skye, en Écosse, est un psychiatre et psychanalyste britannique, célèbre pour ses travaux sur l’attachement, la relation mère-enfant. Pour lui, les besoins fondamentaux du nouveau-né se situent au niveau des contacts physiques. Le bébé a un besoin inné du sein, du contact somatique et psychique avec l’être humain. Il développe ainsi la théorie de l’attachement après les travaux de Winnicott, Harlow et Lorenz est un champ de la psychologie qui relate des relations entre êtres humains. Son principe est qu’un jeune enfant a besoin de développer une relation d’attachement avec au moins une personne qui prend soin de lui de façon cohérente et continue, pour connaître un développement social et émotionnel normal.

Les enfants en bas âge s’attachent aux adultes qui se montrent sensibles et attentionnés aux interactions sociales avec eux d’une façon stable au moins plusieurs mois durant la période qui va de l’âge de six mois environ jusqu’à deux ans. Vers la fin de cette période, les enfants commencent à utiliser les figures d’attachement (l’entourage familier) comme base de sécurité à partir de laquelle ils vont explorer le monde, et vers qui ils savent qu’ils peuvent retourner. Afin de formuler une théorie complète de la nature des premiers attachements, Bowlby a exploré un large ensemble de domaines incluant la théorie de l’évolution, les théories de la relations d’objet, l’analyse systémique, l’éthologie et la psychologie cognitive.

Bowlby décrit l’attachement comme un besoin social primaire et inné d’entrer en relation avec autrui. L’enfant naît social et se construit au moyen des interactions avec les personnes significatives qui l’entourent. En fonction des réponses de sa figure d’attachement l’enfant va développer des stratégies et des modèles de représentations mentales de soi et des autres (MIO). Ces MIO, qui sont inconscients, vont servir de base pour ses relations futures et jouent un rôle important de régulation du sentiment de sécurité. Pour Bowlby, le sentiment de sécurité que l’on développe dans le lien avec les figures d’attachement est ce qui va permettre l’exploration de son environnement et le développement de relations sociales. Une fois les modèles de représentations établies, ceux-ci tendent à se maintenir tout au long de la vie et à se réactiver dans les situations de stress important.


Mary_Ainsworth Mary Ainsworth, née le 1er décembre 1913 et décédée le 21 mars 1999) est une psychologue du développement qui a joué un rôle important dans la théorie de l’attachement. Grâce à son expérience, la strange situation (« situation étrange »), elle a mis en évidence différents types d’attachements, qui sont le type sécure, type d’attachement optimal, et les types insécures ambivalents et évitants (fuyants).

Cette expérience se fait avec un bébé, sa mère (ou la personne qui s’occupe de lui habituellement), et un adulte inconnu, et comporte cinq parties principales : 1) le bébé est en présence de sa mère, 2) le bébé, la mère, et l’adulte qui parlent ensemble 3) le bébé, la mère et l’adulte qui s’intéresse à l’enfant 4) le bébé avec l’adulte seul 5) le bébé, avec le retour de la mère, et le départ de l’adulte.

Sont étudiés les capacités d’attachement et de séparation à travers l’existence ou non des signes d’inquiétude, d’alarme, de tristesse, etc. L’expérience n’est pas prolongée très longtemps, mais elle est renouvelée, et à la deuxième séparation les réactions du bébé sont encore plus parlantes. Dans la population globale on remarque 5 % d’enfants montrant un type d’attachement désorganisé, à risque de vulnérabilité psychique.